Création de l’association « Un enfant un cartable 87 ».
Nous sommes persuadés, avec d’autres, que l’éducation est un atout essentiel pour permettre à l’humanité de progresser vers des idéaux de paix, de liberté, de justice, afin de faire reculer la pauvreté, l’exclusion, l’incompréhension, les oppressions, la guerre. C’est le seul espoir de libérer les peuples de l’ignorance, de l’obscurantisme et du despotisme.
Selon les statistiques, plus de 150 millions d’enfants au monde, en âge scolaire, ne fréquentent pas l’école ou ne peuvent terminer une scolarité primaire, 150 millions d’enfants qui, demain, rencontreront des difficultés pour accéder à un emploi avec toutes les conséquences sociales que cela comporte, 150 millions de personnes qui ne seront pas en mesure d’exercer leurs droits, qui ne pourront pas accéder au statut de citoyen responsable.
En d’autres termes, la maîtrise de la langue et de l’écrit est une condition incontournable pour participer aux activités sociales et économiques et pour jouer pleinement un rôle de citoyen ; 150 millions d’habitants, c’est plus du tiers de la population de l’union européenne.
La non scolarisation de ces enfants est due parfois à des raisons culturelles, notamment pour les filles, mais le plus souvent les raisons économiques l’emportent : 1,3 milliards d’habitants de la planète vivent avec moins d’un euro par jour. Dans ces conditions, les parents ne peuvent pas envoyer leurs enfants, ou tous leurs enfants à l’école, d’autant plus que ceux-ci sont souvent source de revenus, notamment les filles (encore elles).
L’association « Un enfant, un cartable » fut créée parce que, depuis longtemps, nous étions sensibilisés par le contexte mondial. Pour des raisons pratiques, le contexte limougeaud à été déterminant : par délibération du conseil municipal du 12 octobre 1998, la ville de Limoges s’engageait, par convention signée le 13 février 1999, dans l’aide au développement durable du département de Pabré dans trois domaines : accès à l’eau potable, à la santé et à l’éducation.
Dans le domaine de l’éducation à Pabré, les écoles, souvent en mauvais état, n’étaient pas assez nombreuses ; certaines ne recrutaient que tous les deux ans, d’autres accueillaient des enfants de niveaux différents (classes multigrades), la plupart étaient surchargées (en moyenne 60 enfants par classe, mais nous avons rencontré des classes qui abritaient 100 voire plus d’élèves). Le manque de mobilier et de fournitures scolaires était patent. Les logements des maîtres, quand ils existaient, souvent construits en banco étaient de véritables taudis. L’équipement sanitaire était inexistant. Certaines écoles n’avaient pas de point d’eau potable.
La ville de Limoges, à la demande de la population de Pabré et avec l’accord des pouvoirs publics Burkinabé, construit alors des écoles et, dans chacune d’entres elles, fait forer un puits, construire des latrines et des logements de maître et équiper les classes en mobilier scolaire, après s’être assurée que le ministère de l’enseignement de base affectera et rémunéra les instituteurs.
Les partenaires au Burkina Faso sont le Comité local de jumelage, le comité de suivi, l’inspecteur de l’enseignement de base et diverses associations (des enseignants, des parents d’élèves,…)
C’est donc dans ce contexte que l’assemblée constitutive de l’association « Un enfant, un cartable » eut lieu le 10 mai 2000. A cette date, dans le département de Pabré, il y avait un peu moins de 3000 enfants scolarisés sur 9900 en âge de fréquenter l’école.
L’association ne pouvait pas prendre en charge les 3000 enfants et encore moins les 9900. Il a donc fallu faire des choix (cf : critères de recrutement) en privilégiant la scolarité des petites filles, des orphelins, des plus démunis parmi les démunis. Pour ce faire, elle vient en aide aux parents, pendant toute la durée de la scolarisation en primaire, en prenant en charge les frais d’inscription, l’achat d’un cartable et des fournitures adaptées aux classes suivies (cf : composition des cartables) ; le parrainage est global et non individuel. La liste des enfants « recrutés » est fournie par notre correspondant local. A chaque fin d’année scolaire, l’inspection de l’enseignement de base nous envoie les résultats.
Ainsi l’association « Un enfant, un cartable » agit en totale complémentarité avec la ville de Limoges qui, par ailleurs, la soutient en tant qu’adhérente au titre de personne morale.
L’association a connu d’emblée un vif succès. Le cercle philosophique de Clermont Ferrant s’est joint à elle, puis un groupe d’adhérents de Poitiers, de Tulle et d’Auxerre se fondent dans l’association limougeaude. Enfin, « Université sans frontière » (antenne de l’Ile de France) Poitiers et Tulle créeront ultérieurement leurs propres associations, respectivement sous le nom d’ « Un enfant, un cartable 86 » et « Un enfant, un cartable 24 ».
D’autres adhérents, individuels ou collectif, viennent de Vierzon, Tours, Paris……….
Une convention de fédération entre les associations limougeaude et poitevine est signée le 13 septembre 2002, entérinée par l’AG du 26 mars 2003. Les adhérents de Tulle créeront leur propre association, sous le nom « Un enfant, un cartable 19 », qui deviendra également membre de la fédération.
Les conditions de l’enseignement se sont améliorées et le nombre d’enfants scolarisés a augmenté de façon significative. Mais les résultats en fin de primaire restent encore médiocres ; les enseignants s’accordent pour dire que la cause en est la faim, ce que la Ville de Limoges tente d’y remédier en créant des cantines scolaires.
Ainsi, au fil des années, les enfants pris en charge dès le CP1 passent dans les classes supérieures, redoublent ou abandonnent.
A la rentrée scolaire 2012-2013, le nombre d’enfants qui ont été pris en charge, toutes cohortes confondues, est de 1686.
En 2006, la première cohorte a terminé sa scolarité primaire ; la majorité des enfants a été présentée au CEP ; un petit nombre sera reçu au concours d’entrée en 6ème ; lors de son AG de mars 2005, notre association a décidé d’accompagner ces enfants au collège. Ainsi depuis cette décision, 261 enfants ont suivi ou suivent encore l’enseignement au Collège.
A la rentrée 2012-2013, 401 enfants fréquentaient le Primaire, et 97 étaient au Collège.
Ainsi, notre association contrôle à tout moment la réalité de la scolarisation grâce aux courriers échangés, notre correspondant, voire à nos visites sur place.
Nous avons pris l’engagement moral d’accompagner tout enfant pris en charge en CP jusqu’au terme de sa scolarisation (primaire et collège), quel que soit l’avenir de notre association.
Les recettes proviennent des adhérents et des donateurs.
Les frais de fonctionnement sont réduits au strict minimum (5% des recettes).
Les frais de déplacement à Pabré sont pris en charge par des subventions.
Le nombre d’enfants pris en charge chaque année en CP dépend donc de ces recettes dont une partie est mise en réserve afin d’honorer notre engagement.
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Dernière mise à jour : lundi 24 juin 2019